(article rédigé fin mai 2015)

Aujourd’hui, dans notre société du « tout, tout de suite, maintenant, et si possible avant-hier! », il me semble important de nous interroger ensemble sur la notion d’Urgence en matière de Santé…

Ainsi, dans le Larousse (oui, je sais, encore le dictionnaire!), l’urgence est définie par:
« La définition médicale de l’urgence correspond à « toute circonstance, qui par sa survenue ou sa découverte, introduit ou laisse supposer un risque fonctionnel ou vital si une action médicale n’est pas entreprise immédiatement. L’appréciation de l’urgence est instantanée et appartient autant à la victime qu’au soignant.«
En pratique, la notion d’urgence se définit par « tout ce qui est à l’origine d’une situation clinique imprévue : douleur aigüe, malaise, traumatisme, détresse médicale, sociale ou psychologique. »
Cette question d' »urgence », en tant qu’individu-thérapeute-ostéopathe, me turlupine donc de manière importante depuis un bon bout de temps!
· Comment faire la part de ce qui est urgent et de ce qui ne l’est pas en matière de Santé?
· A partir de quoi et/ou quand songe-t-on à tirer sur la sonnette d’alarme pour ressentir qu’il y a urgence en tant que patient et agir en conséquence?
· Comment interpréter qu’il s’agit d’une « véritable » urgence en tant que thérapeute?
« Ma petite tête fourmille d’innombrables questions en la matière.. »
Je vous rassure, j’ai réussi à trier mes pensées à ce sujet avant de vous les soumettre dans cet article.
Et j’ai notamment réussi ce tri grâce au président américain Eisenhower…Comment, me direz-vous?!
Le président américain Eisenhower aurait un jour déclaré « Ce qui est important est rarement urgent et ce qui est urgent rarement important« . Or, est « important ce qui est majeur, conséquent, considérable ou d’un grand intérêt. De ces considérations est née la matrice (ou boîte) d’Eisenhower, outil permettant d’évaluer ses priorités afin d’établir un plan d’action :


4 grades de priorité apparaissent :
1. Vert = agir immédiatement et personnellement, traiter en priorité
2. Bleu = à programmer pour plus tard, par soi-même ou en déléguant
3. Jaune = à déléguer ou traiter rapidement
4. Rouge = ignorer
Bon, j’avoue, je vous en mets plein la vue en vous citant Eisenhower mais, en réalité, ma découverte de ce système de classification des priorités n’est pas directement liée à ce monsieur.
« A dire vrai, un jour de « débordement et de non-gestion de mes priorités », un jour au cours duquel « je ne savais par quel bout prendre tout ce que je devais gérer », un ami m’a donné le conseil suivant : « -Fais d’abord ce qui est important pour toi et l’urgence se gèrera quoi qu’il arrive! ».
Bien m’en a pris d’appliquer ce sage et précieux conseil à la lettre : tout est rentré dans l’ordre comme par magie! Et ce n’est que suite à des recherches, guidées par ma curiosité, que j’ai fait le parallèle avec la citation d’Eisenhower…dont mon ami ignorait peut-être tout bonnement l’existence. Mon ami me faisait alors simplement, et avec bienveillance, part de sa connaissance, de son expérience et de son bon sens! »
Je me suis permis cette légère digression, concernant Eisenhower et le conseil de mon ami, car ce rapide système de classification des priorités par niveau d’importance et d’urgence peut être transposé et appliqué en matière de Santé.
Ce tableau offre la possibilité d’une évaluation consciente et responsable face à une situation qui peut sembler critique et qui survient sans crier gare, la bien nommée « urgence ».
En tant que patient, lorsque l’on éprouve la sensation d’une souffrance physique, psychique et/ou sociale intense et inopinée, on aimerait bien voir une résolution de ce problème sur le champ. Or, les baguettes magiques semblent n’être que l’apanage des fées… Cependant, tout un chacun peut faire appel à son ressenti, son raisonnement et son bon sens!

En utilisant ce tableau, nous pouvons par nous-mêmes nous interroger sur l’ordre à donner à nos réflexions, à nos actions et prioriser notre propre Santé, lorsque nous souffrons (et également lorsque nous allons pour le mieux!).
En effet, prenons un exemple : lorsque le moteur de la voiture, dans laquelle nous roulons, fait un « drôle de bruit », comment réagissons-nous?
· Ignorons-nous le problème en continuant à rouler sereinement?
· Regardons-nous par nous-mêmes ce qui se trame sous le capot?
· Demandons -nous conseil auprès d’un ami, d’un conjoint qui s’y connait en mécanique?
· Prenons-nous rendez-vous auprès d’un professionnel qualifié et compétent?
Je suis sûre que vous avez une idée spontanée de la solution à apporter…
Que diriez-vous si je vous révélai que le premier véhicule dans lequel vous circulez, avant même de monter dans n’importe quel engin motorisé, c’est votre propre corps?!
De nombreux « voyants » peuvent s’allumer progressivement afin que vous puissiez prendre conscience que quelque chose cloche dans votre magnifique « machinerie interne », et cela avant même que la panne ne se présente brutalement. Encore faut-il le savoir, pour le reconnaître!
Tout ceci pour vous faire comprendre que :
· les « urgences » n’en sont pas forcément si on réalise la présence de signaux de détresse précurseurs, à temps.
· tout patient est responsable de sa propre Santé et des choix qu’il fait pour demander de l’aide et décider à qui il peut sereinement la « confier ».
· lorsqu’il y a véritablement urgence, il est impératif d’agir au mieux et au plus vite.
En conclusion, votre Santé est entre vos mains, et c’est ce qu’il est urgent de réaliser!
Evidement, si vous souhaitez la confier aux mains de professionnels de Santé et thérapeutes bienveillants et compétents, tels des médecins, naturopathes, ostéopathes et d’autres praticiens holistiques, il me semble que tous en seront ravis! 😉
Diane Le Berre
Ostéopathe D.O. & Aroma-olfactothérapeute