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Cuisine sensorielle : comment manger avec plaisir pour améliorer sa santé

Nous avons tous·tes appris, à un moment ou à un autre, qu’une “bonne alimentation” devait être équilibrée, raisonnable, maîtrisée.
Pour beaucoup, manger est devenu un acte mental : compter, comparer, contrôler… parfois jusqu’à oublier le plus essentiel : le plaisir.

Pourtant, manger est l’une des expériences les plus sensorielles, vivantes et incarnées qui soient.
Le simple fait d’observer une couleur, d’inhaler un parfum, de croquer une texture… réveille notre corps et informe notre système nerveux.

Aujourd’hui, j’ai envie de vous proposer une autre façon de voir votre alimentation :
non pas comme une discipline,
mais comme une expérience sensorielle qui nourrit à la fois le corps, les émotions et l’esprit.

On imagine parfois que plaisir et santé s’opposent.
Qu’aimer ce qu’on mange risque de nous éloigner de ce qui est “bon pour nous”.

Et si c’était l’inverse ?

Le plaisir :
• active la digestion,
• régule la satiété,
• favorise la présence,
• apaise le système nerveux,
• diminue les comportements compensatoires.

Autrement dit, manger avec plaisir est une stratégie de santé, pas une faiblesse.

Le problème n’a jamais été le plaisir.
Le problème, c’est d’avoir appris à manger sans ressentir.

Chaque sens joue un rôle très précis dans notre rapport à l’alimentation.
En les réveillant, on transforme une simple prise alimentaire en véritable acte de soin.

Les couleurs, les formes, les contrastes annoncent déjà au cerveau ce qui va suivre.
Un repas visuellement plaisant augmente la satisfaction et l’attention.

L’odorat est relié directement au système limbique : émotions, mémoire, sécurité intérieure.
Un parfum qui nous plaît prépare la digestion et apaise les tensions.

Ce n’est pas seulement la saveur : c’est l’ensemble goût + texture + température qui crée le plaisir de manger.

Le craquant, le fondant, le crépitement…
Oui, même le son influence la satisfaction et la sensation de “complétude”.

En bouche ou au contact des mains, il informe le cerveau sur la richesse, la densité, la satiété.

👉 Manger avec les sens, c’est inviter le corps à participer pleinement.
Et un corps qui participe… absorbe mieux, digère mieux, se régule mieux.

La simple vue ou odeur d’un aliment déclenche la sécrétion de salive, d’enzymes digestives et prépare l’estomac.
On mange moins vite, avec moins d’air, et avec moins de tensions.

Quand on retrouve le plaisir du moment, on a moins besoin de “remplir” pour compenser un stress ou un vide émotionnel.

Les signaux internes (faim, satiété, envie) deviennent plus perceptibles.
Le corps reprend le premier rôle.

Le plaisir conscient suffit souvent à combler ce que la nourriture rapide ou mécanique n’arrive jamais à satisfaire.

La cuisine sensorielle est une forme de méditation en action.
Elle ramène dans le corps, dans le souffle, dans la sensation.

Voici des exercices simples, ludiques, non culpabilisants et immédiatement applicables.

Choisissez une couleur (vert, orange, blanc) et composez un repas autour de cette nuance.
Pourquoi ça marche : la simplicité visuelle apaise le mental et favorise la présence.

10 secondes pour observer la forme, les couleurs, la texture.
Pourquoi ça marche : cela active les zones du plaisir anticipé et prépare la digestion.

Choisissez une seule bouchée du repas à savourer comme si c’était la première fois.
Pourquoi ça marche : même si le reste du repas est rapide, cette bouchée suffit à créer un ancrage de plaisir durable.

Avant de manger, approchez le plat et inspirez profondément son parfum.
Pourquoi ça marche : liaison idéale entre sensoriel et système nerveux.

Même si ce n’est qu’une fois par semaine.
Pourquoi ça marche : le cerveau enregistre enfin ce qu’il mange et la satiété devient plus fiable.

Notez mentalement la texture de chaque aliment : croquant, fondant, juteux, velouté…
Pourquoi ça marche : cela enrichit l’expérience et ralentit naturellement le rythme.

Disposez votre repas joliment, même si c’est une simple soupe.
Pourquoi ça marche : la vue est le premier déclencheur de satisfaction.

Beaucoup de personnes arrivent en consultation avec une relation tendue, complexifiée ou ambivalente à la nourriture.
Elles savent “ce qu’il faudrait faire”, mais leur corps dit autre chose.

Voici les principes que je transmets le plus souvent :

Si un aliment vous fait réellement du bien — sensoriellement, émotionnellement, physiquement — il devient un allié.

Il y a une relation à construire, ajuster, écouter.

Quand on ravive ses sens, on ravive ses capacités d’auto-régulation.

Pas en une nuit, pas en une liste, mais en gestes simples répétés régulièrement.

Voici une méthode douce pour développer une alimentation qui vous correspond.

Aimez-vous les textures lisses ? Les goûts frais ? Les odeurs chaudes ?
Votre corps vous donnera des indices.

Pas tout le repas — juste une action :
• respirer avant la première bouchée,
• savourer la dernière,
• observer un ingrédient.

Une couleur, une épice, un parfum, une texture, une petite présentation.
C’est suffisant pour modifier l’expérience globale.

Il y aura des jours efficaces, des jours brouillons, des jours pressés.
La santé est un mouvement, pas une ligne droite.

La cuisine sensorielle est une invitation à revenir à soi, à réhabiliter le plaisir, et à redonner au corps sa place de guide.
Elle transforme l’alimentation en un rituel vivant, ancré, ajustable — loin des injonctions et des règles figées.

Manger avec plaisir, ce n’est pas “se laisser aller”.
C’est se respecter, écouter son rythme, honorer sa sensibilité.

Et si, cette semaine, vous testiez un repas sensoriel ?
Un seul.
Juste pour sentir ce qui change…

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Diane Le Berre

Ostéopathe D.O & Praticienne en aroma-olfactothérapie

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